Nous tombons dans une embuscade — КиберПедия 

Таксономические единицы (категории) растений: Каждая система классификации состоит из определённых соподчиненных друг другу...

Семя – орган полового размножения и расселения растений: наружи у семян имеется плотный покров – кожура...

Nous tombons dans une embuscade

2023-01-01 20
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Nous partоmes sur la neige, dans un silence absolu. Meaulnes marchait en avant, projetant la lueur en йventail de sa lanterne grillagйe... А peine sortions-nous par le grand portail que, derriиre la bascule municipale, qui s’adossait au mur de notre prйau, partirent d’un seul coup, comme perdreaux surpris, deux individus encapuchonnйs. Soit moquerie, soit plaisir causй par l’йtrange jeu qu’ils jouaient lа, soit excitation nerveuse et peur d’кtre rejoints, ils dirent en courant deux ou trois paroles coupйes de rires.

Meaulnes laissa tomber sa lanterne dans la neige, en me criant:

– Suis-moi, Franзois!...

Et laissant lа les deux hommes вgйs incapables de soutenir une pareille course, nous nous lanзвmes а la poursuite des deux ombres, qui, aprиs avoir un instant contournй le bas du bourg, en suivant le chemin de la Vieille-Planche, remontиrent dйlibйrйment vers l’йglise. Ils couraient rйguliиrement sans trop de hвte et nous n’avions pas de peine а les suivre. Ils traversиrent la rue de l’йglise oщ tout йtait endormi et silencieux, et s’engagиrent derriиre le cimetiиre dans un dйdale de petites ruelles et d’impasses.

C’йtait lа un quartier de journaliers, de couturiиres et de tisserands, qu’on nommait les Petits-Coins. Nous le connaissions assez mal et nous n’y йtions jamais venus la nuit. L’endroit йtait dйsert le jour: les journaliers absents, les tisserands enfermйs; et durant cette nuit de grand silence il paraissait plus abandonnй, plus endormi encore que les autres quartiers du bourg. Il n’y avait donc aucune chance pour que quelqu’un survоnt et nous prкtвt main-forte.

Je ne connaissais qu’un chemin, entre ces petites maisons posйes au hasard comme des boоtes en carton, c’йtait celui qui menait chez la couturiиre qu’on surnommait «la Muette». On descendait d’abord une pente assez raide, dallйe de place en place, puis aprиs avoir tournй deux ou trois fois, entre des petites cours de tisserands ou des йcuries vides, on arrivait dans une large impasse fermйe par une cour de ferme depuis longtemps abandonnйe. Chez la Muette, tandis qu’elle engageait avec ma mиre une conversation silencieuse, les doigts frйtillants, coupйe seulement de petits cris d’infirme, je pouvais voir par la croisйe le grand mur de la ferme, qui йtait la derniиre maison de ce cфtй du faubourg, et la barriиre toujours fermйe de la cour sиche, sans paille, oщ jamais rien ne passait plus...

C’est exactement ce chemin que les deux inconnus suivirent. А chaque tournant nous craignions de les perdre, mais, а ma surprise, nous arrivions toujours au dйtour de la ruelle suivante avant qu’ils l’eussent quittйe. Je dis: а ma surprise, car le fait n’eыt pas йtй possible, tant ces ruelles йtaient courtes, s’ils n’avaient pas, chaque fois, tandis que nous les avions perdus de vue, ralenti leur allure.

Enfin, sans hйsiter, ils s’engagиrent dans la rue qui menait chez la Muette, et je criai а Meaulnes:

– Nous les tenons, c’est une impasse!

А vrai dire, c’йtaient eux qui nous tenaient... Ils nous avaient conduits lа oщ ils avaient voulu. Arrivйs au mur, ils se retournиrent vers nous rйsolument et l’un des deux lanзa le mкme coup de sifflet que nous avions dйjа par deux fois entendu, ce soir-lа.

Aussitфt une dizaine de gars sortirent de la cour de la ferme abandonnйe oщ ils semblaient avoir йtй postйs pour nous attendre. Ils йtaient tous encapuchonnйs, le visage enfoncй dans leurs cache-nez...

Qui c’йtait, nous le savions d’avance, mais nous йtions bien rйsolus а n’en rien dire а M. Seurel, que nos affaires ne regardaient pas. Il y avait Delouche, Denis, Giraudat et tous les autres. Nous reconnыmes dans la lutte leur faзon de se battre et leurs voix entrecoupйes. Mais un point demeurait inquiйtant et semblait presque effrayer Meaulnes: il y avait lа quelqu’un que nous ne connaissions pas et qui paraissait кtre le chef...

Il ne touchait pas Meaulnes: il regardait manњuvrer ses soldats qui avaient fort а faire et qui, traоnйs dans la neige, dйguenillйs du haut en bas, s’acharnaient contre le grand gars essoufflй. Deux d’entre eux s’йtaient occupйs de moi, m’avaient immobilisй avec peine, car je me dйbattais comme un diable. J’йtais par terre, les genoux pliйs, assis sur les talons; on me tenait les bras joints par derriиre, et je regardais la scиne avec une intense curiositй mкlйe d’effroi.

Meaulnes s’йtait dйbarrassй de quatre garзons du Cours qu’il avait dйgrafйs de sa blouse en tournant vivement sur lui-mкme et en les jetant а toute volйe dans la neige... Bien droit sur ses deux jambes, le personnage inconnu suivait avec intйrкt, mais trиs calme, la bataille, rйpйtant de temps а autre d’une voix nette:

– Allez... Courage... Revenez-y... Go on, my boys...

C’йtait йvidemment lui qui commandait... D’oщ venait-il? Oщ et comment les avait-il entraоnйs а la bataille? Voilа qui restait un mystиre pour nous. Il avait, comme les autres, le visage enveloppй dans un cache-nez, mais lorsque Meaulnes, dйbarrassй de ses adversaires, s’avanзa vers lui, menaзant, le mouvement qu’il fit pour y voir bien clair et faire face а la situation dйcouvrit un morceau de linge blanc qui lui enveloppait la tкte а la faзon d’un bandage.

C’est а ce moment que je criai а Meaulnes:

– Prends garde par derriиre! Il y en a un autre.

Il n’eut pas le temps de se retourner que de la barriиre а laquelle il tournait le dos, un grand diable avait surgi et, passant habilement son cache-nez autour du cou de mon ami, le renversait en arriиre. Aussitфt les quatre adversaires de Meaulnes qui avaient piquй le nez dans la neige revenaient а la charge pour lui immobiliser bras et jambes, lui liaient les bras avec une corde, les jambes avec un cache-nez, et le jeune personnage а la tкte bandйe fouillait dans ses poches... Le dernier venu, l’homme au lasso, avait allumй une petite bougie qu’il protйgeait de la main, et chaque fois qu’il dйcouvrait un papier nouveau, le chef allait auprиs de ce lumignon examiner ce qu’il contenait. Il dйplia enfin cette espиce de carte couverte d’inscriptions а laquelle Meaulnes travaillait depuis son retour et s’йcria avec joie:

– Cette fois nous l’avons. Voilа le plan! Voilа le guide! Nous allons voir si ce monsieur est bien allй oщ je l’imagine...

Son acolyte йteignit la bougie. Chacun ramassa sa casquette ou sa ceinture. Et tous disparurent silencieusement comme ils йtaient venus, me laissant libre de dйlier en hвte mon compagnon.

– Il n’ira pas trиs loin avec ce plan-lа, dit Meaulnes en se levant.

Et nous repartоmes lentement, car il boitait un peu. Nous retrouvвmes sur le chemin de l’йglise M. Seurel et le pиre Pasquier:

– Vous n’avez rien vu? dirent-ils... Nous non plus!

Grвce а la nuit profonde ils ne s’aperзurent de rien. Le boucher nous quitta et M. Seurel rentra bien vite se coucher.

Mais nous deux, dans notre chambre, lа-haut, а la lueur de la lampe que Millie nous avait laissйe, nous restвmes longtemps а rafistoler nos blouses dйcousues, discutant а voix basse sur ce qui nous йtait arrivй, comme deux compagnons d’armes le soir d’une bataille perdue...


 

 

III

 

Le bohйmien а l’йcole

 

Le rйveil du lendemain fut pйnible. А huit heures et demie, а l’instant oщ M. Seurel allait donner le signal d’entrer, nous arrivвmes tout essoufflйs pour nous mettre sur les rangs. Comme nous йtions en retard, nous nous glissвmes n’importe oщ, mais d’ordinaire le grand Meaulnes йtait le premier de la longue file d’йlиves, coude а coude, chargйs de livres, de cahiers et de porte-plumes, que M. Seurel inspectait.

Je fus surpris de l’empressement silencieux que l’on mit а nous faire place vers le milieu de la file; et tandis que M. Seurel, retardant de quelques secondes l’entrйe au cours, inspectait le grand Meaulnes, j’avanзai curieusement la tкte, regardant а droite et а gauche pour voir les visages de nos ennemis de la veille.

Le premier que j’aperзus йtait celui-lа mкme auquel je ne cessais de penser, mais le dernier que j’eusse pu m’attendre а voir en ce lieu. Il йtait а la place habituelle de Meaulnes, le premier de tous, un pied sur la marche de pierre, une йpaule et le coin du sac qu’il avait sur le dos, accotйs au chambranle de la porte. Son visage fin, trиs pвle, un peu piquй de rousseur, йtait penchй et tournй vers nous avec une sorte de curiositй mйprisante et amusйe. Il avait la tкte et tout un cфtй de la figure bandйs de linge blanc. Je reconnaissais le chef de bande, le jeune bohйmien qui nous avait volйs la nuit prйcйdente.

Mais dйjа nous entrions dans la classe et chacun prenait sa place. Le nouvel йlиve s’assit prиs du poteau, а la gauche du long banc dont Meaulnes occupait, а droite, la premiиre place. Giraudat, Delouche et les trois autres du premier banc s’йtaient serrйs les uns contre les autres pour lui faire place, comme si tout eыt йtй convenu d’avance...

Souvent, l’hiver, passaient ainsi parmi nous des йlиves de hasard, mariniers pris par les glaces dans le canal, apprentis, voyageurs immobilisйs par la neige. Ils restaient au cours deux jours, un mois, rarement plus... Objets de curiositй durant la premiиre heure, ils йtaient aussitфt nйgligйs et disparaissaient bien vite dans la foule des йlиves ordinaires.

Mais celui-ci ne devait pas se faire aussitфt oublier. Je me rappelle encore cet кtre singulier et tous les trйsors йtranges apportйs dans ce cartable qu’il s’accrochait au dos. Ce furent d’abord les porte-plume «а vue» qu’il tira pour йcrire sa dictйe. Dans un њillet du manche, en fermant un њil, on voyait apparaоtre, trouble et grossie, la basilique de Lourdes ou quelque monument inconnu. Il en choisit un et les autres aussitфt passиrent de main en main. Puis ce fut un plumier chinois rempli de compas et d’instruments amusants qui s’en allиrent par le banc de gauche, glissant silencieusement, sournoisement, de main en main, sous les cahiers, pour que M. Seurel ne pыt rien voir.

Passиrent aussi des livres tout neufs, dont j’avais, avec convoitise, lu les titres derriиre la couverture des rares bouquins de notre bibliothиque: La Teppe aux Merles, La Roche aux Mouettes, Mon ami Benoist... Les uns feuilletaient d’une main sur leurs genoux ces volumes, venus on ne savait d’oщ, volйs peut-кtre, et йcrivaient la dictйe de l’autre main. D’autres faisaient tourner les compas au fond de leurs casiers. D’autres, brusquement, tandis que M. Seurel tournant le dos continuait la dictйe en marchant du bureau а la fenкtre, fermaient un њil et se collaient sur l’autre la vue glauque et trouйe de Notre-Dame de Paris. Et l’йlиve йtranger, la plume а la main, son fin profil contre le poteau gris, clignait des yeux, content de tout ce jeu furtif qui s’organisait autour de lui.

Peu а peu cependant toute la classe s’inquiйta: les objets, qu’on «faisait passer» а mesure, arrivaient l’un aprиs l’autre dans les mains du grand Meaulnes qui, nйgligemment, sans les regarder, les posait auprиs de lui. Il y en eut bientфt un tas, mathйmatique et diversement colorй, comme aux pieds de la femme qui reprйsente la Science, dans les compositions allйgoriques. Fatalement M. Seurel allait dйcouvrir ce dйballage insolite et s’apercevoir du manиge. Il devait songer, d’ailleurs, а faire une enquкte sur les йvйnements de la nuit. La prйsence du bohйmien allait faciliter sa besogne...

Bientфt, en effet, il s’arrкtait, surpris, devant le grand Meaulnes.

– А qui appartient tout cela? demanda-t-il en dйsignant «tout cela» du dos de son livre refermй sur son index.

– Je n’en sais rien, rйpondit Meaulnes d’un ton bourru, sans lever la tкte.

Mais l’йcolier inconnu intervint:

– C’est а moi, dit-il.

Et il ajouta aussitфt avec un geste large et йlйgant de jeune seigneur auquel le vieil instituteur ne sut pas rйsister:

– Mais je les mets а votre disposition, monsieur, si vous voulez regarder.

Alors, en quelques secondes, sans bruit, comme pour ne pas troubler le nouvel йtat de choses qui venait de se crйer, toute la classe se glissa curieusement autour du maоtre qui penchait sur ce trйsor sa tкte demi-chauve, demi-frisйe, et du jeune personnage blкme qui donnait avec un air de triomphe tranquille les explications nйcessaires. Cependant, silencieux а son banc, complиtement dйlaissй, le grand Meaulnes avait ouvert son cahier de brouillons et, fronзant le sourcil, s’absorbait dans un problиme difficile.

 

Le «quart d’heure» nous surprit dans ces occupations. La dictйe n’йtait pas finie et le dйsordre rйgnait dans la classe. А vrai dire, depuis le matin la rйcrйation durait.

А dix heures et demie, donc, lorsque la cour sombre et boueuse fut envahie par les йlиves, on s’aperзut bien vite qu’un nouveau maоtre rйgnait sur les jeux.

De tous les plaisirs nouveaux que le bohйmien, dиs ce matin-lа, introduisit chez nous, je ne me rappelle que le plus sanglant: c’йtait une espиce de tournoi oщ les chevaux йtaient les grands йlиves chargйs des plus jeunes grimpйs sur leurs йpaules.

Partagйs en deux groupes qui partaient des deux bouts de la cour, ils fondaient les uns sur les autres, cherchant а terrasser l’adversaire par la violence du choc, et les cavaliers, usant de cache-nez comme de lassos, ou de leurs bras tendus comme de lances, s’efforзaient de dйsarзonner leurs rivaux. Il y en eut dont on esquivait le choc et qui, perdant l’йquilibre, allaient s’йtaler dans la boue, le cavalier roulant sous sa monture. Il y eut des йcoliers а moitiй dйsarзonnйs que le cheval rattrapait par les jambes et qui, de nouveau acharnйs а la lutte, regrimpaient sur ses йpaules. Montй sur le grand Delage qui avait des membres dйmesurйs, le poil roux et les oreilles dйcollйes, le mince cavalier а la tкte bandйe excitait les deux troupes rivales et dirigeait malignement sa monture en riant aux йclats.

Augustin, debout sur le seuil de la classe, regardait d’abord avec mauvaise humeur s’organiser ces jeux. Et j’йtais auprиs de lui, indйcis.

– C’est un malin, dit-il entre ses dents, les mains dans les poches. Venir ici, dиs ce matin, c’йtait le seul moyen de n’кtre pas soupзonnй. Et M. Seurel s’y est laissй prendre!

Il resta lа un long moment, sa tкte rase au vent, а maugrйer contre ce comйdien qui allait faire assommer tous ces gars dont il avait йtй peu de temps auparavant le capitaine. Et, enfant paisible que j’йtais, je ne manquais pas de l’approuver.

Partout, dans tous les coins, en l’absence du maоtre, se poursuivait la lutte: les plus petits avaient fini par grimper les uns sur les autres; ils couraient et culbutaient avant mкme d’avoir reзu le choc de l’adversaire... Bientфt il ne resta plus debout, au milieu de la cour, qu’un groupe acharnй et tourbillonnant d’oщ surgissait par moments le bandeau blanc du nouveau chef.

Alors le grand Meaulnes ne sut plus rйsister. Il baissa la tкte, mit ses mains sur ses cuisses et me cria:

– Allons-y, Franзois!

Surpris par cette dйcision soudaine, je sautai pourtant sans hйsiter sur ses йpaules et en une seconde nous йtions au fort de la mкlйe, tandis que la plupart des combattants, йperdus, fuyaient en criant:

– Voilа Meaulnes! Voilа le grand Meaulnes!

Au milieu de ceux qui restaient il se mit а tourner sur lui-mкme en me disant:

– Йtends les bras: empoigne-les comme j’ai fait cette nuit.

Et moi, grisй par la bataille, certain du triomphe, j’agrippais au passage les gamins qui se dйbattaient, oscillaient un instant sur les йpaules des grands et tombaient dans la boue. En moins de rien il ne resta debout que le nouveau venu montй sur Delage; mais celui-ci, peu dйsireux d’engager la lutte avec Augustin, d’un violent coup de reins en arriиre se redressa et fit descendre le cavalier blanc.

La main а l’йpaule de sa monture, comme un capitaine tient le mors de son cheval, le jeune garзon debout par terre regarda le grand Meaulnes avec un peu de saisissement et une immense admiration:

– А la bonne heure! dit-il.

Mais aussitфt la cloche sonna, dispersant les йlиves qui s’йtaient rassemblйs autour de nous dans l’attente d’une scиne curieuse. Et Meaulnes, dйpitй de n’avoir pu jeter а terre son ennemi, tourna le dos en disant, avec mauvaise humeur:

– Ce sera pour une autre fois!

 

Jusqu’а midi la classe continua comme а l’approche des vacances, mкlйe d’intermиdes amusants et de conversations dont l’йcolier-comйdien йtait le centre.

Il expliquait comment, immobilisйs par le froid sur la place, ne songeant pas mкme а organiser des reprйsentations nocturnes oщ personne ne viendrait, ils avaient dйcidй que lui-mкme irait au cours pour se distraire pendant la journйe, tandis que son compagnon soignerait les oiseaux des Оles et la chиvre savante. Puis il racontait leurs voyages dans le pays environnant, alors que l’averse tombe sur le mauvais toit de zinc de la voiture et qu’il faut descendre aux cфtes pour pousser а la roue. Les йlиves du fond quittaient leur table pour venir йcouter de plus prиs. Les moins romanesques profitaient de cette occasion pour se chauffer autour du poкle. Mais bientфt la curiositй les gagnait et ils se rapprochaient du groupe bavard en tendant l’oreille, laissant une main posйe sur le couvercle du poкle pour y garder leur place.

– Et de quoi vivez-vous? demanda M. Seurel, qui suivait tout cela avec sa curiositй un peu puйrile de maоtre d’йcole et qui posait une foule de questions.

Le garзon hйsita un instant, comme si jamais il ne s’йtait inquiйtй de ce dйtail.

– Mais, rйpondit-il, de ce que nous avons gagnй l’automne prйcйdent, je pense. C’est Ganache qui rиgle les comptes.

Personne ne lui demanda qui йtait Ganache. Mais moi je pensai au grand diable, qui traоtreusement, la veille au soir, avait attaquй Meaulnes par derriиre et l’avait renversй...


 

 

IV

 


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