Idiolecte, dialecte, sociolecte — КиберПедия 

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Idiolecte, dialecte, sociolecte

2017-06-19 226
Idiolecte, dialecte, sociolecte 0.00 из 5.00 0 оценок
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Nous avons vu qu’une langue est un phénomène social. En même temps, ce sont les individus qui l’utilisent. Il existe en fait des degrés entre ce qui relève du social et ce qui relève de l’individu. Le système linguistique d’un individu s’appelle son idiolecte. C’est le fait que chacun a un idiolecte qui nous permet d’identifier notre interlocuteur au téléphone, par exemple.

Au niveau régional, on retrouve des dialectes. Un dialecte est une variété linguistique utilisée dans une région particulière.

Le sociolecte désigne une variété linguistique qui dépend du contexte social (l’âge, le sexe, le niveau d’instruction, entre autres choses). Ainsi, on costate que les jeunes ne parlent pas comme leurs grands-parents, et qu’il existe, par exemple, des variétés linguistiques qu’on n’entend pas parmi les gens instruits.

En fait, les différences de dialecte et de sociolecte ne sont pas tout à fait étanches. On entend souvent des locuteurs qui imitent d’autres dialectes ou sociolectes. En outre, il existe une autre dimension même plus difficile à préciser; il s’agit des différences de registre. Dans un contexte formel, on ne parlera pas de la même façon que dans un contexte familier.

Dialecte. Ensyclopédie libre.

 

Devoirs

 

1. Quelles seraient les caractéristiques de votre idiolecte?

2. Trouvez un exemple de dialecte dans votre langue maternelle.

3. Est-ce vrai que les hommes et les femmes parlent de la même façon dans le contexte de la Savoie?

4. En français canadien, il y a plusieurs façons de poser une question:

 

· Puis-je prendre votre stylo?

· Je peux prendre ton stylo?

· Je peux-tu prendre ton stylo?

 

Dans quel contexte emploie-t-on la seconde question?

 

5. Vous avez lu «Manon des sources» de M. Pagnol. De quelles variations du français s’agit-il dans le texte?

6. Relevez le lexique et les expressions qui montrent la façon de parler des jeunes des cités:

 

Toute la matinée, Jacquot et Milou coururent les petites annonces. Ils rallièrent, bredouilles, le Café du Départ, en haut du boulevard Saint-Miche, en face de la gare du Luxembourg.

· Tu t’es mis dans le beau linge! remarqua Milou.

· J’aurai pas le temps de me changer pour le mariage de Paulin.

· Moi, t’sais, pour le mariage de Paulin, j’ai hésité à prendre mon costume gris. C’est délicat. Je ne voudrais pas être mieux spé que les mariés.

· J’y ai pensé, aussi, répondit Jacquot. Mais je m’suis dit qu’en fin de compte ils avaient droit à mon plus beau costard. Eux, plus que n’importe qui. Après tout, il n’est pas terrible ce costume

· Oh! il est pas mal, ton bleu!

· Dis donc, Milou, tu ne sais pas ce qui y manque, à ce costume, pour le teminer? Un bath foulard de soie blanche!

· Ca ferait un effet boeuf! On a encore le temps. J’en ai vu de formidables, des foulards, au coin de la rue Cujas. On y va?

 

C’était une de ces boutiques à nom anglais dont l’aspect retire toute envie de pousser la porte. Des pantalons de chaval, des sticks, des cravates, des chemises écossaises…

Jacquot ne pouvait plus reculer. Vaillamment, il poussa la porte. Elle était lourde et glissait moelleusement, en couvercle de coffre-fort. Elle se referma derrière eux comme le clapet d’un piège.

Le vendeur se précipita.

· Ces messieurs dési…?

Son regard avait soupesé les deux clients. Puis ses yeux tombèrent sur les pieds de Jacquot. Celui-ci sentit l’empeigne légèrement décollée de son soulier lui bruler les orteils. Il cacha ses mains derrière son dos. Le vendeur pensait visiblement: «Il n’y pas de fuite, la vitrine est propre, on n’a demandé ni les plombiers, ni les laveurs de carreaux, ni les cireurs, ni les électriciens, ni le..»

· Eh! Jacquot, qu’est-ce…? Mais tu es fou!

Jacquot s’était avancé de trois pas, il avait agrippé le vendeur médusé par les revers de l’impeccable veste gris fer, l’avait soulevé de terre, l’avait collé contre le comptoir.

· Pau-vre-ty-pe!

Il le souleva encore de quelques centimètres, le posa sur le comptoir et le lâcha là, d’un air dégoûté.

· Tu viens, Milou? On change de crèmerie!

La porte glissa dans leur dos avec soupir.

 

7. Résumez les textes proposés

En linguistique, un sociolecte est le parler d'un groupe social, d'une classe sociale, ou de toute catégorie se distinguant une «culture intime». Il diffère ainsi des dialecte et topolecte, variantes de langues respectivement parlées dans une région particulière ou une aire géographique plutôt restreinte, — même si certains sociolectes peuvent être des dialectes privilégiés —, et de l'idiolecte, parler d'un individu.

Un dialecte (du grec dialegomai "parler ensemble") est une variété d'une langue qui se distingue des autres dialectes de cette même langue par un certain nombre de particularités lexicales, syntaxiques ou phonétiques, et qui est utilisée par une fraction plus restreinte de la population, tout en restant compréhensible par tous les locuteurs de la langue. Toute langue possède des dialectes, sans exception. On distingue généralement deux types de dialectes: les dialectes locaux (ou géographiques), qui sont étudiés par la dialectologie. Ces dialectes peuvent co-exister sur le même plan (c'est le cas des États-Unis: chaque région parle un anglais un peu différent, aucune variante n'est censée être préférable aux autres), ou être considérés comme inférieurs à une langue standard les dialectes sociaux (ou sociolectes), étudiés notamment par la sociolinguistique Au point de vue de la linguistique, on n'oppose pas un dialecte à une langue. Qualifier une façon de parler du terme de dialecte est en général une appréciation dévalorisante (comme parler de patois).

Pour être plus précis, tout moyen linguistique utilisé de façon continue par plusieurs personnes pour communiquer est une langue. Aucune langue n'est en soi plus adaptée au monde moderne qu'une autre. Par exemple l'Hébreu était une langue morte utilisée uniquement dans la liturgie avant d'être recréée et enrichie au début du XXè siècle en Europe.

La dialectologie est la branche de la linguistique qui étudie les variétés linguistiques non standardisées que sont les dialectes.

La dialectologie peut étudier les dialectes en les décrivant pour eux-mêmes, en dégageant les traits (spécifiques ou non) de leur phonétique, de leur phonologie, de leur morphologie, de leur syntaxe ou de leur sémantique. En cela, la description dialectale ne diffère pas des autres travaux de description linguistique synchronique, à ceci près qu'elle se penche sur des parlers dont la variabilité est une caractéristique majeure.

Elle peut aussi comparer un ou plusieurs dialectes aux autres dialectes de la même famille ou du même groupe linguistique. Elle le fait alors souvent en recourant à des enquêtes de géographie linguistique, qui permettent de décrire la répartition spatiale des traits spécifiant les membres de ladite famille. Ces enquêtes débouchent souvent sur l'élaboration d'atlas linguistiques, permettant de distinguer les différences entre dialectes grâce au tracé de frontières entre traits linguistiques, frontières appelées isoglosses; une autre technique décrivant ces différences de manière plus subtile est la dialectométrie, ou mesure quantifiée des oppositions entre plusieurs points de la carte dialectale.

L'établissement d'un atlas linguistique, s'il exige un minimum d'exhaustivité, demande énormément de temps. Il s'agit d'enregistrer les différences lexicales et phonétiques des différentes régions d'une communauté linguistique. On répertorie les variantes possibles et crée ainsi des cartes indiquant les frontières dialectales (isoglosses). Ces frontières peuvent être variables selon le trait caractéristique qu'on étudie, un atlas exhaustif demande donc un maximum de cartes répertoriant des variantes. Pour le français en Europe, il existe plusieurs atlas linguistiques: l'Atlas linguistique de la France (ALF), le Nouvel Atlas linguistique de la France (NALF), l'Atlas linguistique de la Wallonie. L'étude de cette répartition est souvent associée à des études diachroniques (ou historiques) qui visent à expliquer la formation des dialectes, en montrant leur différenciation à partir d'une source commune (c'est le processus de différenciation dialectale ou dialectalisation).

Elle peut encore étudier les usages des variétés dialectales dans une société donnée, par exemple en mettant le lexique des dialectes en regard des coutumes, des usages, des croyances, des techniques et de l'organisation de cette société. En cela, la dialectologie est proche de l'anthropologie (et donc de l'anthropolinguistique) et de l'approche scientifique du folklore.

La dialectologie peut enfin étudier ces usages d'un autre point de vue: le rapport ou la concurrence entre les différentes variétés linguistiques présentes dans cette société (situations de diglossie). Elle peut, dans cette perspective, étudier les attitudes et les représentations que les locuteurs de ces variétés élaborent quant au dialecte. De ce point de vue, la dialectologie est un chapitre de la sociolinguistique.

Histoire

Issue des travaux du linguiste allemand George Wenker, la dialectologie a été établie définitivement comme science par le Suisse Jules Gilliéron. Elle s'est développée dans tous les groupes linguistiques connaissant une riche variation linguistique et où se sont établies des études linguistiques, et a été stimulée tantôt par les études de linguistique historique, tantôt par l'avènement de la perspective synchronique. Elle est encouragée dans les sociétés soucieuse de mettre leur patrimoine culturel en valeur, et en particulier dans celles qui ont résolu de donner certains droits à leurs minorités culturelles et linguistiques (voir la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, où les dialectes figurent sous la dénomination de langues historiques régionales). Quant les pouvoirs publics entendent mener une action volontariste sur les dialectes (action de promotion ou, au contraire, de rejet ou de contention), il s'agit là d'un chapitre de la politique linguistique. La Charte européenne des langues régionales ou minoritaires fut adoptée avec la convention européenne (ETS 148) de 1992 sous les auspices du Conseil de l'Europe pour protéger et pour favoriser les langues historiques régionales et les langues des minorités en Europe. Elle s'applique seulement à des langues traditionnellement employées par les ressortissants d'une partie d'un État européen (ainsi, les langues employées par les récents immigrants provenant d'États non-européens sont exclues), lorsque ces langues diffèrent de manière significative de la langue majoritaire ou de la langue officielle (ainsi, les dialectes locaux d'une langue majoritaire ou officielle sont exclus) et possèdent une base territoriale. La charte propose un grand nombre d'actions différentes que les États signataires peuvent entreprendre pour protéger et pour favoriser les langues historiques régionales et de minorités. Ces derniers doivent entreprendre au moins trente-cinq de ces actions. Suite à une décision de son Conseil constitutionnel, la France n'a pas ratifié la charte, mais elle avait préparé une liste de langues régionales de France auxquelles s'appliqueraient des articles de la charte.

 

Famille occitano-catalane

Catalan

Aire de diffusion du catalan dans le département des Pyrénées Orientales, la zone de Fenouillèdes au nord-ouest n'est pas catalanophone. Le catalan est parlé en France dans le département des Pyrénées-Orientales à l'exception de Fenouillèdes où l'occitan est pratiqué. Cette aire de diffusion correspond à l'ancienne province du Roussillon rattachée à la France en 1659 suite au traité des Pyrénées et antérieurement possesion de la couronne d'Aragon au sein du royaume d'Espagne. Cette zone est aussi appelée Catalogne Nord dans certains milieux catalanophones. Alors qu'en Espagne la pratique du Catalan s'est maintenue à un niveau assez important elle a connue en France un recul progressif à partir de 1700, date à laquelle Louis XIV en interdit son usage dans l'espace public. Une étude datant de 1997 rapporte que 55 % de la population de la zone catalanophone comprend le catalan, 34 % sait le parler et 39 % le lire. La proportion de locuteurs augmente selon une autre enquête de 1993 dans les villages, atteignant 70 % de la population mais reste de 40 % dans la capitale départementale, Perpignan. Le catalan reste très peu enseigné dans le département, on constate néanmoins le développement d'un réseau d'écoles pratiquant l'immersion linguistique dans cette langue, la Bressola. Les habitants des Pyrénées Orientales ont aussi accès aux radios et télévisions catalanes qui émettent depuis l'autre côté de la frontière.

 

Occitan

L'Occitan ou langue d’oc est composé des dialectes suivants: gascon, limousin, auvergnat, vivaro-alpin, provençal, langu.

Le catalan et l'occitan sont considérés par certaines écoles comme partie d'une branche ibéro-romane comprenant également l'espagnol, l'asturien, l'aragonais, le portugais, le fala et le galicien et non d'un occitano-catalan transitionnel avec le gallo-roman.

 

Famille gallo-italique

Les idiomes gallo-italiques, tranditionnels entre l'italo-roman et le gallo-roman se situent principalement en Italie septentrionale. En France s'y rattachent le Royasque, Ligurien alpin, appelé parfois génois alpin ou Zeneise. De fait, dans les Alpes-Maritimes 5 communes de la haute vallée de la Roya: Breil-sur-Roya, Fontan, Saorge, La Brigue et Tende présentent pour les linguistes Pierre Bec et Jean-Philippe Dalbera des parlers aux traits majoritairement liguriens quoique restant intermédiaires avec l'occitan. Ils sont dits ligurien alpin et attestent une variante intérieure proche du génois (ou ligure côtier) du XVIe siècle. De par leurs situations, elles communiquent directement avec la basse vallée de la Roya italienne ainsi qu'avec Vintimille, sa principale métropole (dont le ligure est dit intémélien).

La frontière linguistique est relativement étanche avec les villages occitans maralpins (parlers appelés aussi vivaro-alpins ou gavots maritimes) limitrophes à l'ouest de Moulinet, Sospel, Castillon et Castellar. En revanche, les 2 villes suivantes: Menton et Roquebrune-Cap Martin ont un parler majoritairement de type vivaro-alpin maritime avec une légère "coloration" ligurienne par la présence de quelques mots liguriens.

Par ailleurs, il a existé des isolats figoun: Monaco (13-14ème, Malizia Grimaldi s'empare du château de Monaco) et ceux disparus de Biot, Vallauris, Mons et Escragnoles (17ème) dus à des repeuplements liguriens, ces villages étant dévastés par les guerres de religion et la peste.

Dialectologie. Encyclopédie libre.

Exercices d’évaluation

1. Vérifier sdes connaissaénces

1.1. Définir

Dialecte social – dialect territorial – professionalisme – patois – niveau de langue – langue d’oc – langue d’oïl – argo

1.2. Répondre brièvement

1. Quelles sont les caractéristiques du français régional?

2. Le jargon, quand a-t-il vu le jour?

3. Quels sont les procédés de réation des mots secrets?

4. Quelle est la différance entre le professionalisme et le terme?

5. A quelle époque se rapporte la première différenciation dialectale?

Faire le point sur

Le probllème de la différenciation dialectale: cause, frontières, centres.

Les premières oeuvres épiques, en quel dialecte ont-elles été écrites?

Quelles sont les causes qui arrêtent la différenciation dialectale?

3. Se préparer à la dissertation

 

Sujet: La formation des mots argotiques.

 

Explorer le sujet

 

Qu’appelle –t-on argot? Où est utilisé l’argot? Quels sont les moyens de création argotique? Chercher des exemples de l’emploi des mots argotiques dans le milieu scolaire. Quelle est la vitalité de l’érgot?

 

Rédiger

 

Pour aller plus loin

Montrer comment l’argot enrichit la langue française.

Test

 

1. Un idiolecte c’est

a. le parler d’un groupe social

b. le parler d’un groupe professionnel

c. le parler d’un individu

d. le parler d’une langue

2. Un dialecte est utilisé par

a. toute la population

b. une fraction de la population

c. un groupe de jeunes

d. un groupe d’étudiants

 

3. Parmi les dialectes on distingue généralement:

a. trois types

b. deux types

c. quatre types

d. six types

 

4. Une branche de la linguistique qui étudie les variétés linguistique s’appelle

a. sociolinguistique

b. sémasiologie

c. dialectologie

d. dialectométrie

 

5. Une technique qui décrit les différences linguistiques de manière plus subtile est apelée

a. isoglosse

b. isométrie

c. dialectométrie

d. géométrie

 

6. L’enregistrment des différences lexicales et phonétiques des différentes régions d’une commaunauté linguistique est appelé

a. une carte linguistique

b. un atlas routier

c. un atlas géographique

d. un atlas linguistique

 

7. La dialectologie a été fondée par

a. G. Wenker

b. J. Gilliéron

c. A. Wallon

d. P. Wenky

 

8. Le document qui est appelé à protéger et favorisr les langues régionales et les langues des minorités s’appelle

a. la convetion européenne

b. la carte des langues minoritaires

c. la charte américaine des langues régionales

d. la charte européenne des langues régionales et minoritaires

 

9. La charte européenne n’a pas été ratifiée par

a. l’Italie

b. l’Espagne

c. l’Allemagne

d. la France

 

10. Le catalan est parlé en France dans

a. les régions des Alpes

b. les régions des Alpes Maritimes

c. les Pyrénées Orientales

d. les Pyrénées Occidantales

 

11. Le gascon appartient à la

a. langue d’oïl

b. langue d’oc

c. langue romane

d. langue italienne

EE2 Le mot et le temps

Le vocabulaire d'une langue présente toujours une unité d'éléments stables et instables. L'apparition des mots nouveaux est imposée par le développement de la vie économique, politique et culturelle du peuple, par le pro­grès de la mentalité humaine. La disparition de certains objets, institutions, l'oubli de certaines coutumes amènent le dépérissement des mots existant dans la langue. Parfois les mots trop usés sont éliminés par des mots plus nouveaux.

Les néologismes (du grec neos 'nouveau' et logos 'notion', 'mot') ce sont des mots et expressions nouveaux apparaissant à la suite du développement de la science, de la culture, de la vie économique et politique du peuple. On appelle néologisme l'apparition d'un signifié nouveau

· soit par création ou emprunt d'un signifiant nouveau,

· soit par changement de sens ou de valeur morphologique d'un mot existant.

L'évolution de la société et des techniques imposent un apport incessant de mots ou de serts nouveaux. La néologie se fait par trois voies: lexicale, sémantique et phraséologique.

Les mots nouveaux remplacent les mots qui s'usent par le sens et par la forme. Parfois on crée un mot nouveau pour exprimer une notion ou un objet déjà existants avec plus d'exactitude ou de vivacité, ou bien pour trouver une forme plus courte et plus exprrssive.

La créa­tion des néologismes est un témoignage de la vitalité de la langue. La langue qui ne se renouvelle pas, s'appauvrit et ne peut plus expri­mer toute la variété et toute la richesse des connaissances humaines, elle ne peut pas refléter le progrès de la civilisation.

Les mots nouveaux se créent d'après les modèles existant dans la langue, avec les radicaux et les éléments formatifs qui lui sont propres. Ainsi, le substantif routier est formé avec le radical nominal route et avec le suffixe d'agent -ier. Les néologismes de cette catégorie sont créés par dérivation affixale. Il y a aussi des néologismes formés par métaphore.

On distingue trois types essentiels de néologismes: les néologismes de mots (néologismes lexicaux), les néologismes de significations (néologismes sémantiques) et les néologismes phraséologiques.

Les néologismes lexicaux sont des acquisitions de mots nouveaux. Ce sont des mots tels que syndicaliste, gréviste, soviet, télé­viseur, radio, spatial, alunissage, porte-avion parus à la suite du progrès de la vie politique, de la science, de la technique.

Parmi les néologismes du XIXe et du XXe siècles on trouve un groupe tout à fait à part, Ce sont des néologismes morphologiques: certains mots qui n'avaient pas de féminin ou ne s'employaient qu'au singulier, ont acquis ces formes. L'apparition de nombreuses professions féminines, inconnues autrefois, a conduit à accepter les néologismes tels que doctoresse, chirurgienne, autoresse, avocate, aviatrice, conseillère municipale, cosmonette, ingénieure, promotrice, rédactrice, technicienne, speakerine, téléspeakerine. On a créé aussi lauréate, championne, copine, pédaleuse, et d'autres. Les substantifs loisir et instance ont acquis le pluriel: avoir les loisirs, faire de vives instances.

Quelques mots savants nés par siglaison ont dû pourtant une grande fortune à la diffusion des techniques qu'ils désignent: radar (de radio détection and ranging, «détection et repérage par radio»), laser (light amplification by stimulated émission of radiations, «amplification de lumière par émission de radiations stimulée»).

• Néologismes de la presse:

Le mot enzyme était depuis le XIXe s. propriété privée des chimistes et des biologistes, et l'Académie des Sciences venait de lui attribuer le genre féminin lorsque, vers 1970, il est apparu, avec le genre masculin et l'épithète glouton.

Voici quelques échantillons de cette production collectés à la fin de 1979 (choix tiré d'une publication des «Amis du lexique français»):

américanade, n.f.: aventure américaine (France-Soir, 8-XI-79). antho, n.f.: réduction d'anthologie (Libération, 31-VII-79). barriquette, n.f.: récipient contenant 5 I de vin (Le Point 1-X-79).

beaubourgite, n.f.: engouement pour le Centre Pompidou (France-Soir 31-XII-79).

bitume (racler le), loc. verb.: prendre le maximum de risques dans un virage (France-Soir Dimanche, 28-X-79).

bluesy, adj.: du style des "blues" (France-Soir, 17-X-79).

bocal, n.m.: "cabine circulaire vitrée abritant le commentateur des courses de chevaux" (André Théron à la TV le 23-XII-79).

branchant adj.: intéressant, captivant (Radio RTL).

briefer (se) sur une question, v. pron.: organiser une séance d'information sur un sujet (Le Monde, 3-XI-79).

cargolade, n.f.: grillade d'escargots (Le Monde, 1-XII-79).

chaussette à spi. loc. f.: étui dans lequel est logé le spinnaker (E. Tabarly dans l'Equipe, 24-IX-79).

chefs (petits), n.m.pl.: les agents de maîtrise (Le Matin, 26-IX-79).

chocolat, n.m.: «tuyau» de première qualité pour les turfistes (Supplément au Journal du dimanche, 7-X-79).

cibiste, n.m.: radio-amateur utilisant la bande radio de 27 MHZ appelée aussi Citizen band (Le Monde, 31-X-79).

claquette, n.f.: petite tape donnée sur un ballon avec la main (Journal du dimanche, 2-XII-79).

etc.

Cette avalanche quotidienne de «mots sauvages» a besoin d'être endiguée et filtrée, fonction remplie par des grammairiens qui, dans les mêmes journaux, consacrent des rubriques à l'épuration de la langue. Des sociétés s'y emploient aussi.

On distingue encore les néologismes linguistiques et les néologismes littéraires (ou stylistiques), créations individuelles des écrivains.

Néologismes littéraires:

On ne peut contester aux écrivains, à qui la langue est redevable d'une grande partie de son renom, le droit de former des mots. Beaucoup le prennent et certains y ajoutent celui de les déformer. Voici quelques formations:

surdécoré (Alexandre Arnoux)

se plénifier, éiusion, sédulosité (Paul Claudel)

vagueur (Marcel Aymé)

frissoulis, le cœur me dote (Biaise Cendrars)

dépantiniser, touchatouisme (Jean Cocteau)

édiliauement. sentenciel

 

A côté des néologismes il y a des mots tombant dans l'oubli, en désuétude.

Ce sont des archaïsmes qui ne s'emploient plus. Parmi les archaïsmes on distingue, selon les causes de leur disparition, deux groupes essentiels.

Les faits qui provoquent la perte des mots sont divers. Il y a des mots qui disparaissent parce que les choses, les notions qu'ils expriment, n'existent plus. Ces mots vieillis sont des historismes ou des mots historiques. Ce sont: trouvère, escarcelle, palefrenier, pourpoint, crinoline, smoking. Mais il arrive aussi que la notion, l'idée, demeurent alors que les mots qui les désignent s'éliminent. Par exemple, goupil est remplacé par renard, gré — par volonté.

Les archaïsmes se subdivisent en archaïsmes lexicaux et en archaïsmes sémantiques. Les archaïsmes lexicaux sont des mots vieillis supplantés dans leur emploi par des mots nouveaux (gré par volonté). Les archaïsmes sémantiques sont des acceptions vieillies des mots polysémantiques qui demeurent dans le langage.

Bibliographie

1. Лопатникова, Н.Н. Лексикология современного французского языка / Н.Н. Лопатникова, Мовшович Н.А. – М., 1982.

2. Супрун, А.Е. Методы изучения лексики / А.Е. Супрун. – Мн., 1975.

3. Лингвистический энциклопедический словарь. – М., 1990.

4. Lévite, Z.N. Cours de lexicologie française. Z.N. Lévite. – Minsk, 1963.

5. Goosse, A. La néologie française aujourd’hui. Observations et réflexions / A. Goosse. – P., 1975.

6. Guilbert, L. La créativité lexicale / L. Guilbert. – P., 1975.

Travaux dirigés

Aspects de la néologie sémantique

0.1. — La dénomination officielle de notre équipe de recherche «Centre d'étude de la néologie lexicale», appelle deux remarques sémantiques préliminaires. Tout d'abord, la distinction entre «néo­logie» et «néologisme» articule une opposition pertinente entre le procès et le produit [...]. Les néologismes sont des unités lexicales nouvelles; la néologie postule un système, un ensemble de règles et conditions qui contraignent la création, le repérage et l'emploi de ces unités nouvelles. D'autre part, le groupe «néologie lexicale» comporte une redondance, où l'épithète a valeur descriptive et non pas restrictive. La néologie est un fait spécifiquement lexical [..,].

0.2. — On distingue classiquement deux sortes de néologismes: le néologisme ordinaire, unité pourvue d'une «forme» et d'un «sens» nouveaux, et le «néologisme de sens», acception nouvelle pour une unité déjà constituée. [...] La néologie sémantique est un cas particulier de la polysémie, avec un trait diachronique de nouveauté dans l'emploi, donc dans le sens.

Les néologismes ordinaires se repèrent aisément à la nouveauté de leur séquence phonique; les difficultés se limitent au décalage Inévitable entre l'usage et son enregistrement, aux vacillements de la compétence lexicale selon les sujets et les situations, enfin à la diversité des jugements métalinguistiques sûr la norme et l'acceptabilité. Mais la sélection des néologismes de sens est autrement aléatoire en ce qu'elle ne repose sur aucun critère formel interne à l'unité. La néologie sémantique est toujours produite ou repérable par le contexte, le contexte étroit de la phrase ou du syntagme où s'insère l'unité, le contexte large du domaine discursif de référence. La polysémie y produit une variation infinie, et les «dépouilleurs» sont souvent bien en peine pour discriminer les «vrais» néologismes

0.3. — Ces difficultés méthodologiques de repérage s'articulent sur des problèmes théoriques qui tiennent au statut de l'unité lexicale et à la définition de la néologie, notamment sémantique. Deux principes négatifs semblent déjà acquis: dépasser la théorie du signe et son postulat d'une correspondance simpliste entre signifiant et signifié, et reculer au-delà du mot graphique les frontières de pertinence de l'unité lexicale. Le néologisme de sens n'est rien sans ses règles d'insertion lexicale dans la phrase et /ou le syntagme; il n'est rien non plus sans le discours — ou l'interdiscours — où il prend son sens. I...1

1. La modification des traits de sélection

Pour chaque occurence, la valeur sémantique d'un item lexical résulte d'une tension dialectique entre deux propriétés contraires. L'unité lexicale est une constante en ce qu'elle se distingue paradigmatiquement des autres unités comrnutables avec elle dans le même type d'environnement; elle peut donc être définie"par une matrice de traits syntaxiques et sémantiques, tant inhérents que contextuels qui règlent l'invariance lexicale indispensable au bon fonctionnement de la communication. L'unité est aussi une variable dont les valeurs sont assignées par les distributions de son contexte. L'invariance de la langue, comme ensemble fini de règles et d'éléments, permet les combinaisons infinies des énoncés organisés en discours: créativité donc, mais créativité gouvernée par les règles.

Cette tension entre l'ancien et le nouveau, le même et l'autre, se manifeste dans le traitement de la polysémie. Les dictionnaires traditionnels l'admettaient comme telle, en allongeant indéfiniment a liste des sens et des emplois pour chaque mot. Mais la linguistique moderne considère que toute variation régulière dans la distribution définit une unité lexicale discrète. Aussi le Dictionnaire du français contemporain (DFC), qui s'en réclame, fragmente-t-il judicieusement le mot polysémique en une suite synchroniquement finie d'homonymes; en même temps, il échoue à supprimer totalement la polysémie, qui est la loi de fonctionnement sémantique pour toute unité lexicale. Indéfiniment se réitère le même processus: variations contextuelles productrices d'un sens nouveau, contraintes d'invariance lexicale qui figent ces variations en un petit nombre de distributions codées — les homonymes — puis création tide nouvelles valeurs à partir de ces homonymes... [...]

 

Les lexies complexes

Définir la néologie sémantique par la modification des traits inhérents et contextuels, c'est continuer à prendre pour unité pertinente le mot, fût-il déterminé et contraint par son environnement. Or la linguistique structurale a depuis longtemps établi que les fron­tières du mot graphique n'étaient pas nécessairement pertinentes. Au fur et à mesure constituent une unité lexicale indivisible. Encore s'agit-il d'un cas extrême puisque fur apparaît dans cette seule dis­tribution; plus souvent on a affaire à des éléments régulièrement disponibles, mais que certaines distributions soudent en des syntagmes figés: selon les auteurs et les usages, de tels syntagmes sont appelés mots composés, locutions, synapstes ou textes complexes. A titre d'hypothèse, on inclura ici dans la néologie sémantique les lexies complexes de formation récente pour lesquelles L. Guilbert propose le terme — lui-même lexie complexe! — de néologie syntagmatique.

Soit les occurences: classe vertepouvoir vertmachine à voterprogramme communprogramme commun de la gaucheprojet réformateurplanification démocratiquerééquilibrage à gauchemajorité présidentiellepollution moralequalité de la vie.

Toutes s'analysent comme des SN où l'adjectif et le S Prep appartiennent à une même classe distributionnelle d'expansions nominales: ainsi, classe verte a été lexicalisé par analogie avec classe de neige. Mais ces deux types d'expansion ne sont pas commutables à l'intérieur d'une même lexie:

machine à voter, misère moderne, planification démocratique, machine votante misère du monde moderne planification de la démocratie

Dans classe verte, l'adjectif a perdu sa mobilité syntaxique. Il ne supporte ni la construction attributive dont il est théoriquement issu: la classe est verte, ni les marques de degré: une classe très/bien/assez verte.

Ces tests syntaxiques suffisent à établir I'inséparabilité des éléments. Conjointement, la lexie complexe est dotée de nouvelles propriétés sémantiques. Si, pris hors contexte, un SN comme robe verte peut désigner n'importe quelle robe qui serait verte, la lexie classe verte restreint la polysémie du Nom classe à la seule valeur de classe d'école, et donne à l'Adjectif vert la valeur très particulière de organiséeprovisoirement — àlacampagne — pourtesenfantsdesvilles. Le signifié de la lexie complexe est donc très restreint par rapport à la loi booléenne de composition sur les traits spécifiés de ses constituants.

Machine à voter a les mêmes propriétés syntaxiques d'inséparabilité. On ne peut ni insérer un Adj. à droite du N [...], ni insérer un Adverbe ou un SN dépendant du V «voter» [...]. Toutefois sa valeur sémantique semble produite par la simple loi de composition entre les sèmes des éléments constituants. La nouveauté viendrait donc du réfèrent — le nouvel objet ainsi nommé — plutôt que du signifié.

Nous proposerons des remarques du même ordre pour qualité de la vie [,..] et pour rééquilibrage à gauche [...].

Examinons maintenant les occurences restantes, toutes de structure N — Adj (—SPrep).

L'adjectif épithète ne supporte pas les marques de degré, sauf parfois avec certains moâaUsateurs comme vraiment ou véritablement: une planification vraiment démocratique.

La construction attributive est toujours possible, sauf pour misère moderne, où elle est inacceptable, et projet réformateur, où elle lève l'ambiguïté le projet des réformateurs'/ le projet de réformes. Du point de vue sémantique et sauf pour la lexie projet réformateur, la signification est directement produite par la Joi de composition sémique entre les constituants, et définit un nouvel objet politique (majorité présidentielle), économique (planification démocratique), ou idéologique (pollution morale). Encore une fois, la nouveauté ne «tient pas à la combinatoire des signifiés, mais à la valeur référentielle de néologisme syntagmatique ainsi produit ce qui ne va pas sans soulever des problèmes de théorie et de méthode. [...]

 

Le signifié et le réfèrent

On aura remarqué que toutes les lexies complexes rele­vées dans le corpus sont des syntagmes nominaux, où le domaine désigné par le Nom se trouve restreint par une expansion détermina-tive de forme adjectivale et/ou prépositionnelle. [...]

L'opposition signifié/réfèrent correspond assez bien à l'opposition compréhension/extension des logiciens. Définir un terme en compréhension ou en intension, c'est donner ses propriétés distinctives, donc son signifié. Définir un terme en extension, c'est énumérer les objets du monde auxquels il s'applique; l'extension correspend à la référence, ou plus précisément à la sommation de toutes les références qui pour ce terme sont actualisables dans un discours. Dans créneau, chiffrement, classe verte, la néologie porte sur la modification des traits inhérents du signifiés. Le changement dans l'extension est une conséquence du changement dans la compréhension. Mais dans les lexies complexes programme commun, éducation permanente ou machine à voter, la néologie syntagmatique laisse inchangée la compréhension des éléments constitutifs: tous les mots programme, commun, éducation, etc. sont utilisés selon leur sens et leur combinatoire ordinaires. Leur seule nouveauté est dans la construction d'un nouvel objet de référence. [...]

Le critère de la néologie sémantique est donc dans la nouveauté conjointe du signifié et du réfèrent. [...]

La néologie est à la fois usage du code et subversion du code, reconnaissance de la norme et transgression de la norme, bref, «créativité gouvernée par les règles» et «créativité qui change les règles». La liberté d'innover semble plus grande dans la néologie sémantique, où l'on risque seulement le «faux = sens» et l’impropriété» [...]. Le problème est de distinguer, parmi l'infinité des combînatoires discursives, des unités discrètes, c'est-à-dire dotées d'un statut lexical spécifique. Nous nous limiterons ici à quelques remarques et propositions:

— Toute néologie sémantique produit conjointement un triple changement, changement dans la combinatoire de l'unité, changement dans le réfèrent créé ou modifié par cette combinatoire, avec interaction entre signifié et réfèrent, changement enfin dans le domaine discursif, auquel peut s'ajouter ce jeu métalinguistique qu'on appelle figure de style ou effet de style: métaphore, métonymie, jeu de mots, etc. Toute analyse d'un néologisme de sens devrait donc s'accompagner d'indications systématiques. [...]

— La néologie combinatoire obéit à des règles syntaxiques contraignant la structure des lexies complexes dans le syntagme, et à des règles syntactico-sémantiques contraignant la sélection des constituants dans la phrase. [...]

— L'examen des lexies complexes montre la fragilité de la frontière entre la néologie sémantique et la néologie non sémantique. Autonomie de gestion et autogestion sont des unités construites par association d'éléments presque identiques. Si l'on considère que toute combinatoire nouvelle crée une unité nouvelle, la seule différence réside dans le mécanisme formel de lexicalisation: combinatoire syntagmatique ou syntaxique pour la néologie dite sémantique, et dérivation pour la néologie dite formelle.

— L'unité lexicale est à la fois unité de langue et unité de discours, et intéresse donc la relation entre langue et monde, langue et société, indéfiniment construite et reconstruite par la médiation discursive. Le changement de domaine traduit la diversité des expériences sociales et le besoin de communication.

J.Bastuji. «Langagé». – 1974. № 36.


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